Chaque année, la MAF publie l’analyse des données collectées à l’occasion de la « Déclaration d’Activités Professionnelles » de ses adhérents. L’édition 2023, disponible dans l’espace adhérent, revient sur l’exercice 2022 à partir des informations renseignées en 2021. Présentation des tendances.
Chiffres MAF

Elle peut sembler lointaine cette période et pourtant les chiffres en attestent : 2021 sonne l’heure de la reprise après la parenthèse COVID. Avec 61,1 milliards d’euros de travaux déclarés par les architectes français, record sur les 11 dernières années, la hausse est tangible. Si elle est évidente en comparaison avec 2020 (+11,5%) elle l’est tout autant avec 2019, année pré-Covid de référence (2,7 milliards d’euros de travaux supplémentaires).

Effet de rattrapage ou bonne santé du secteur boosté par les plans de relance, ces chiffres confirment une tendance à la hausse installée depuis 2015. Sur la période, le secteur a augmenté son assiette d’intervention de près de 9 milliards d’euros, passant de 52 à 61 milliards d’euros.

Taux de pénétration, l’autre bonne nouvelle

Indicateur de référence, rendant compte du volume de travaux effectué par les architectes en fonction du volume total des travaux réalisés en France, le taux de pénétration est, en 2021, un autre signal encourageant. 

A 41%, il rompt avec une érosion durablement installée depuis une dizaine d’années, sans pour autant offrir toutes les garanties d’un retournement pérenne à l’avenir. Il faudra en effet attendre les chiffres de 2024, relatif à l’exercice 2022, pour confirmer, ou non, cette tendance.

A qui profite la hausse ?

Dans ce contexte, elle touche indistinctement tous les types d’ouvrage. Toutefois, certaines typologies marquent une reprise considérable. C’est le cas en particulier de la construction de logements.

Dans l’individuel, le secteur, qui avait marqué le pas en 2020 (+2%), clôture l’année 2021 sur une hausse de 21,6% pour un total de 9,5 milliards d’euros de travaux. Le logement collectif, après les conséquences des restrictions Covid (-1,6% en 2020), clôture également une belle année à plus de 20 milliards d’euros de travaux (+12,5%)

Avec un chiffre d’affaires total de 30 milliards d’euros, en phase avec 2019 (29,7 milliards d’euros) les constructions hors logement ne bénéficient pas de cette dynamique.

Neuf ou rénovation, privé ou public, libéral ou société ?

Parmi les constantes, la nature des travaux, la répartition des maîtres d’ouvrage et le mode d’exercice. 

  • Répartition neuf et ancien : elle s’inscrit dans la stabilité observée sur les 15 dernières années. A 29,3% l’entretien / rénovation reste dans son intervalle habituel (entre 25,5 et 30%). Inversement, le neuf est toujours pourvoyeur de la très grande majorité de l’activité des architectes (70,7%).
  • Privé ou public : 2021 prolonge l’effacement de la maîtrise d’ouvrage publique au profit du privé. S’il représentait environ un tiers de la commande en 2010 (34,4%), le secteur public n’en constitue plus qu’un petit quart en 2021 (24,9%). Une érosion au profit du privé, qui totalise 75,1% de l’activité des architectes.
  • Libéral ou société : les courbes suivent des trajectoires diamétralement opposées, si bien que l’activité en libéral ne représentait que 18,8% des adhérents en 2019 (36,2% en 2009). L’activité en société (81,2%), plus protectrice, séduit davantage dans un contexte où les menaces sont nombreuses.

Tour de France de la production architecturale

Après une année 2020 difficile pour l’ensemble des régions, à l’exception d’Auvergne-Rhône-Alpes, du Centre-Val de Loire et de la Corse, l’année 2021 présente des croissantes à 2 chiffres sur la quasi-totalité du territoire.

En métropole, les architectes normands (+20,7 %), bretons (+20,8 %) et du Centre-Val de Loire (+18,9 %) affichent les plus fortes progressions. Derrière, l’Île-de-France, locomotive nationale, totalise plus de 20 milliards d’euros d’activité sur l’année, en augmentation de 13,3%.

Les architectes des régions PACA et Auvergne-Rhône-Alpes ferment la marche avec des hausses moindres qui permettent toutefois de renouer avec les montants de travaux observés en 2019, année de référence pré-Covid.

En Outre-mer, si la tendance globale est à la hausse (+4,3%), l’écart est grand entre les 17,5% constatés à la Réunion, et la contraction de 23% de la Nouvelle-Calédonie. Idem pour la Guyane (-19,3%) et Saint-Pierre et Miquelon (-13,7%).

L’édition 2023 des Chiffres MAF est à retrouver sur votre espace adhérent.