Dans l’actualité de l’ingénierie cette semaine, la MAF revient sur le projet Hosta à Vanves, la récompense décernée à la Vallée de la Roya dans les Alpes-Maritimes et la création d’un jumeau numérique pour l’ancienne prison Jacques Cartier de Rennes.
Ingénieurs n° 3

Le projet Hosta | Quand écologie et ingénierie se rencontrent

La particularité de l’immeuble Hosta réside dans sa structure légère en bois. Dans cette construction sur une dalle de béton à Paris, le bois a été privilégié pour respecter une limite de poids de 4 tonnes par mètre carré. L’ingénieur Sébastien Crésiel (bureau d’études Terrel) et l’architecte Leonardo Gambatesa (Hardel Le Bihan Architectes), ont conçu la structure avec des poteaux et des planchers en lamellé-croisé (CLT). Plus légers que le béton, ces éléments lui permettent de fonctionner comme un pont avec peu de points de contact sur la dalle existante, dont la résistance est surveillée en permanence par des capteurs.

Côté sécurité, les éléments en bois sont conçus pour résister au feu pendant une heure, avec des dimensions spécifiques et une protection supplémentaire en plâtre. Les façades du bâtiment, près du périphérique, sont quant à elles isolées thermiquement et acoustiquement avec des loggias et des doubles vitrages.

Le bois, provenant d’Autriche, a été partiellement transporté par train pour réduire l’empreinte carbone. Le projet, commencé en juin 2023, devrait être livré fin 2024.

Innovation et résilience | Les travaux de la Vallée de la Roya récompensés

Le 21 novembre 2023, lors du Salon des maires à Paris, la Vallée de la Roya a été mise à l’honneur avec la remise de l’une des six récompenses de l’investissement local par la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). 

Après les dégâts considérables causés par la catastrophe du 2 octobre 2020, le conseil départemental des Alpes-Maritimes a supervisé d’importants travaux de reconstruction. Le groupement d’entreprises mené par Tama TP, sélectionné un mois après la catastrophe, a relevé un défi majeur : restaurer les 7 km intégralement détruits de la route principale de la vallée, reliant Breil-sur-Roya à Tende. L’accès difficile aux zones de travaux a conduit à l’installation d’une centrale à béton mobile et d’une aire de criblage, permettant de réutiliser 120 000 m3 de matériaux.

Mobilisant jusqu’à 300 personnes de novembre 2020 à mai 2022, ce projet particulièrement technique aura couté 100 millions d’euros et nécessité de grands efforts d’organisation. Aux contraintes s’est ajoutée une volonté : préserver la faune et la flore, en collaboration avec l’Office français de la biodiversité. Des techniques respectueuses de l’environnement (écailles de béton préfabriquées, murs coulés sur place…) ont ainsi été privilégiées pour réduire l'impact écologique.

Prison Jacques Cartier à Rennes | La création d’un jumeau numérique

À Rennes, la transformation de la prison Jacques Cartier en un espace culturel et citoyen passe par la création d’un jumeau numérique. Rennes Métropole, qui a récemment acquis l’édifice abandonné depuis dix ans, fait face au défi de réhabiliter ce bâtiment historique tout en préservant son patrimoine. Pour ce faire, le bureau d’études A-Bime a été chargé de conduire un diagnostic approfondi.

A-Bime, en collaboration avec Anthemion, Pierre de Liens et Lestun Patrimoine, a compilé plus de 600 documents d'archives pour créer une maquette BIM. Cette maquette 3D prend en compte les plans originaux de 1898 et les relevés actuels, permettant de visualiser les évolutions du bâtiment depuis le début du XXe siècle. Elle détaille également les matériaux utilisés et les éléments sanitaires, comme la présence de polluants.

L’étude a mis en évidence des aspects clés de l’architecture, comme la chapelle d’origine et les façades polychromes, aidant ainsi à formuler des diagnostics structurels et sanitaires. Les informations recueillies ont permis de calculer la résistance thermique des murs et d’identifier les risques potentiels pour les occupants. Suite à cette analyse, A-Bime a formulé des recommandations concernant la rénovation et la restauration, y compris des scénarios d’intervention. Le coût total de ces études s’élève à plus de 50 000 euros TTC, sur une période de six mois.

Des travaux préliminaires ont commencé mais le projet final reste à définir. Selon Ouest-France, Rennes Métropole doit encore surmonter les défis du renouvellement urbain. Bien que prometteur, le futur de la prison Jacques Cartier n’est pas encore entièrement tracé.