Dans l’édition de cette semaine consacrée à l’ingénierie, retour sur un système de climatisation qui se base sur l’effet Peltier, une start-up qui met en relation les freelances du BTP et les entreprises, le plus haut bâtiment européen imprimé en 3D et des tours à énergie positive.
L’actualité des concepteurs : Ingénieurs n° 4

Innovation en génie climatique | L’effet Peltier au cœur de Paris

Un système de climatisation innovant utilisant l’effet Peltier a été installé dans un immeuble parisien du 8e arrondissement. Cette technologie, développée en collaboration avec Halton et Phononic, remplace les fluides frigorigènes HFC par des semi-conducteurs, réduisant ainsi l’impact sur le réchauffement climatique. Le système fonctionne grâce à un courant continu qui déplace la chaleur via l’effet thermoélectrique, soit en extrayant la chaleur, soit en la redistribuant.

L’effet Peltier, découvert en 1834, n’avait jusqu’à aujourd’hui pas un rendement suffisant pour une application à grande échelle. Grâce aux innovations récentes, le système peut désormais produire 2 kW de froid pour chaque kilowattheure d’énergie consommée, avec des perspectives d’amélioration considérables.

Dans l’immeuble Pierre Charron, les 280 panneaux installés au plafond offrent une capacité combinée de rafraîchissement et de chauffage de plus de 150 kW. Deux autres projets franciliens sont prévus pour 2024, tandis que les usines de production en Finlande et en France se préparent à répondre à la demande croissante pour cette solution écologique en génie climatique.

Yalink | Une révolution pour les ingénieurs freelances dans le secteur du BTP

Yalink, une start-up bordelaise, révolutionne le secteur du BTP en mettant en relation des ingénieurs indépendants avec des entreprises. Fondée par trois ingénieurs, Vincent Pépin, Antoine Paemelaere et Alexandre Jousse, Yalink connaît un succès fulgurant. 

L’application facilite la mise en relation directe entre clients et freelances, avec des profils très demandés comme les dessinateurs-projeteurs et les ingénieurs BIM. Les services incluent également un support juridique et organisationnel, ce qui permet de proposer une expérience optimale tant pour les freelances que pour les entreprises clientes.

Pour les utilisateurs, les avantages sont significatifs :  les missions varient en durée, ce qui offre une flexibilité appréciée.

En un an, elle a attiré 2 500 freelances, servi 120 clients et géré 300 missions, générant un chiffre d’affaires de 2,3 millions d’euros. La plateforme cible spécifiquement le BTP, un domaine en quête de digitalisation et adapté au travail freelance.

La tour imprimée en 3D de Constructions-3D

Constructions-3D, une start-up innovante, est en train de révolutionner l’industrie de la construction avec la création du plus haut bâtiment imprimé en 3D au monde. Située à Bruay-sur-Escaut, près de Valenciennes, cette entreprise utilise sa « MaxiPrinter » pour construire une tour de trois étages et 14 mètres de hauteur, comprenant un showroom et un logement, sur une surface de 500 m2, surpassant ainsi le record européen de 9,40 mètres. Le PDG Antoine Motte prévoit une livraison du projet d’ici fin décembre.

Cette réalisation démontre le potentiel révolutionnaire de l’impression 3D dans la construction et la lutte contre le mal-logement. Développé en interne, leur mortier intègre des matériaux locaux comme l’argile et le laitier des Hauts-de-France, réduisant ainsi l’empreinte carbone. L’objectif visé est une économie de 50 % en matériaux comparée à la construction traditionnelle.

La société, qui s’étend sur un campus de 5 000 m2 baptisé la « Citadelle des savoir-faire », prévoit d’ajouter 2 000 m2 d’espaces imprimés. Avec un effectif de 25 personnes, elle prépare l’avenir en formant des professionnels à utiliser ses technologies innovantes. Constructions-3D connaît également un succès à l’international, notamment à Dubaï, et envisage une expansion rapide, promettant une croissance exceptionnelle dans le secteur de la construction 3D.

Vers un futur énergétiquement autonome avec les tours Elithis

Elithis, une société d’immobilier et d’ingénierie basée à Dijon, prend de l’ampleur dans le secteur des bâtiments à énergie positive. Récemment, une troisième réalisation a été inaugurée à Saint-Étienne, tandis que d’autres sont en cours à Mulhouse, Le Havre et Brest. Ces constructions, conçues pour produire plus d’énergie qu’elles n’en consomment, sont le fruit de collaborations avec certaines agences d’architecture comme PPX, Arte Charpentier et X-TU.

Ces tours innovantes, situées principalement dans les villes moyennes, visent à promouvoir des modèles de bâtiments à très basse consommation énergétique. Elles intègrent des technologies avancées comme la domotique et des panneaux photovoltaïques. Chaque construction est unique, adaptée à son environnement urbain.

Le financement de ces projets repose sur l’investissement institutionnel, notamment avec Catella Residential Investment Manager, un opérateur allemand engagé dans le développement durable. Avec un investissement initial de 500 millions d’euros, Catella prévoit de soutenir la réalisation de vingt sites.