La MAF revient cette semaine sur les dernières actualités des économistes, avec, au programme, la 7e édition d’EnerJ-meeting, la récompense d’EnergieSprong, la falaise de Villerville consolidée par un bouclier en béton et des jumeaux numériques pour optimiser la création de réseaux de chaleur.
L’actualité des métiers : Économistes n°3

EnerJ-meeting 2024 | 4000 professionnels attendus

EnerJ-meeting Paris change de dimension pour son édition 2024 qui se tiendra le 6 février au Carrousel du Louvre. Après 7 éditions au Palais Brongniart, l’événement passe à la vitesse supérieure avec un espace triplé à 6500 m2 et 4000 visiteurs attendus.

Cette édition sera organisée autour de 6 univers thématisés sur l’excellence, l’efficacité énergétique du bâtiment, la technologie de l’énergie, les start-up, les matériaux biosourcés et l’économie circulaire.

Un « Village Compétences Bâtiment 2050 » est également prévu pour mettre en lumière les besoins croissants en emplois et formations dans le secteur.

Plusieurs temps forts marqueront la journée : des conférences, avec des personnalités comme Emmanuelle Wargon ou Franck Boutté, des ateliers d’immersion et des retours d’expérience sur des solutions innovantes. Deux expositions visuelles sont également prévues : « Architectes et ingénierie 2050 » où des concepteurs présenteront des projets de bâtiments sobres et décarbonés, et une exposition sur l’utilisation du bois pour les JO 2024.

EnergieSprong | L’initiative française récompensée par l’ONU

EnergieSprong est une initiative visant à industrialiser la rénovation énergétique des bâtiments. Elle vient de remporter la médaille d’or aux Prix mondiaux de l’habitat, décernés par l’Organisation des Nations unies pour le logement (UN-Habitat). Cette récompense met en lumière le caractère innovant de la démarche d’EnergieSprong, tant sur le plan technologique qu’organisationnel.

Le principe est simple : des solutions d’isolation préfabriquées en usine et installées en seulement quelques jours sur les bâtiments. Elles permettent jusqu’à 80% de gains énergétiques tout en limitant les nuisances pour les occupants. Leur modèle économique intègre également l’installation d’équipements d’énergie renouvelable.

EnergieSprong est également une innovation en matière de gouvernance. Financées par le secteur public, des équipes dédiées accompagnent et structurent toute la filière, de la conception à la pose des solutions. Un modèle collaboratif promis à un bel avenir, comme l’atteste son déploiement croissant à l’international. 

Une falaise normande sauvée par un bouclier de béton

La falaise sédimentaire de Villerville (Calvados), fragilisée par l’érosion, a été consolidée par un important chantier qui combine un système de clouage, un mur en béton projeté et un réseau de drainage. Objectif : protéger les maisons en bord de falaise.

Une modélisation 3D de la falaise a permis de concevoir les travaux. La paroi a d’abord été transpercée par 1400 trous pour y introduire des clous géants en acier, ancrés entre 10 et 20 m de profondeur. Puis un béton fibré a été projeté en 3 couches jusqu’à 30 cm d’épaisseur, épousant les formes du relief. En parallèle, 700 drains ont été insérés pour capter l’eau des nappes dans la falaise. Des jardinières végétalisées et un chemin piéton aménagé viendront parfaire l’ouvrage.

Réalisé depuis la base de la falaise, ce renforcement doit assurer la stabilité du site pour 75 ans. Le chantier piloté par NGE a débuté fin 2022 pour un montant de 7,18 M€. Il doit s’achever au printemps 2024, sécurisant ainsi une vingtaine de maisons menacées.

Des jumeaux numériques pour concevoir les réseaux de demain

Dans l’Ain, le futur réseau de chaleur de la ZAC Ferney Genève Innovation fait appel aux dernières innovations numériques pour optimiser sa conception : son « jumeau numérique » (développé par la start-up grenobloise Seed Energy rachetée par Technip Energies) simule le fonctionnement complet du réseau avant même sa construction.

Grâce au logiciel Odyssey, les ingénieurs visualisent et testent différents scénarios : production de chaleur, stockage, distribution, sous-stations et besoins des bâtiments. Ils évaluent ainsi chaque choix technologique et dimensionnement d’équipements. L’intelligence artificielle intégrée permet même d’optimiser automatiquement certains paramètres.

L’objectif est double : s’assurer de la pertinence technique et environnementale du réseau et éviter le surdimensionnement coûteux de ses installations. À terme, la modélisation servira aussi à la gestion quotidienne de l’énergie à l’échelle du quartier.

Porté par l’aménageur SPL Territoires d’Innovation, ce jumeau numérique ouvre la voie à une exploitation optimisée des réseaux de chaleur de demain.